L’image de la figure humaine est le thème récurrent de la production de Jean Monestié.
La série des Femmes apparaît en 1990. Il travaille sur toile de grands formats, où la peinture va peu à peu se mêler à un graphisme marqué. Il désire par cette technique « prendre plus rapidement l’espace de la toile ». Allongées ou debout elles apparaissent et se perdent au travers de lignes, de hachures et de traces dans une gamme colorée réduite et contrastée. La lisibilité des corps tend à s’estomper, l’image de la femme se délite dans cette énergique picturalité.
Son vécu ponctue son œuvre. Les thèmes changent suivant l’évolution de sa vie, au moment de son mariage ou à la naissance de ses filles. La fragilité de l’enfance le fait alors avancer avec plus d’invention et d’enthousiasme dans son art.
Travaillant sur toile et sur papier, il nous présente également des silhouettes enfantines découpées sur bois, puis peintes. C’est la série des Enfants. Certaines semblent s’envoler dans les airs, en apesanteur, entre ciel et terre.
Ses filles grandissent, c’est la série des Scènes.
Il nous présente alors des personnages féminins, plus épanouis dans un monde où une présence masculine s’affirme.
Viendra ensuite la série des Mythologies.
Avec ces histoires ancestrales mêlant des êtres aux capacités extraordinaires. Il projettera ses compositions sur des volumes comme la sphère ou l’amphore et sur de grandes toiles.
Ces êtres semblent tous se dissoudre aux travers d’espaces architecturaux ou les effets lumineux et d’ombre semblent nous en laisser une image spectrale. Il a le désir que l’expressivité du corps soit à son comble. Pour lui, c’est un langage. Il veut donner l’illusion de la vie, et créer un rapport naturel entre ces personnages.
Les œuvres de Jean Monestié, dessinées, surlignées ou détourées sont marquées par un jeu sur la dissimulation. Elles deviennent traces de sa mémoire affective.